Au Togo, les paysans sont de grands propriétaires terriens et ils sont aussi de loin ceux qui vivent généralement en dessous du seuil de pauvreté. Dans certaines régions, plus de 76% des habitants vivent en dessous de ce seuil, selon les études du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
C’est dans ces conditions que l’administration togolaise vient de confirmer que pour établir un titre foncier, donc pour sécuriser et valoriser le premier patrimoine des paysans, il faut disposer d’une carte nationale d’identité. Or, il est notoirement connu qu’environ 85% des Togolais ne disposent pas de carte nationale d’identité, particulièrement dans le monde rural – La ministre en charge du numérique a déclaré en 2020 devant les députés que seulement « 1,2 millions de Togolais disposent d’une carte d’identité », sur environ 8,4 millions d’habitants. Et à ce jour, aucune initiative n’est prise par le gouvernement pour favoriser l’acquisition de ce précieux document.
Comment peut-on sortir de la pauvreté la population économiquement la plus fragile, si on ne l’aide pas à sécuriser et à valoriser son patrimoine ?
En 2019, les américains ont donné au Togo 35 millions de dollars à travers le programme Threshold du Millennium Challenge Corporation (MCC). La part de ce don allouée au foncier, va-t-elle servir à commencer à résoudre ce problème particulier qui accentue la pauvreté ?
Ne dites pas à la brave population rurale ce que je viens d’écrire, elle se demanderait si l’Etat ne se moquait pas des paysans.
Nathaniel Olympio
Président du Parti des Togolais
